Luis Rubiales : l’ancien président de la Fédération espagnole de football a été condamné à témoigner par le juge chargé de l’enquête sur le baiser de la Coupe du monde

Luis Rubiales a été sommé de témoigner devant un juge espagnol enquêtant sur l’incident au cours duquel l’ancien président de la Fédération espagnole de football a embrassé une joueuse lors de la Coupe du monde féminine.

Le juge Francisco de Jorge a ordonné à Rubiales de répondre à ses questions vendredi devant le tribunal national espagnol de Madrid, selon des documents judiciaires consultés par The Associated Press mardi.

Rubiales a embrassé la joueuse espagnole Jennifer Hermoso lors de la cérémonie de remise des prix après que l’Espagne a battu l’Angleterre pour remporter le titre le mois dernier à Sydney, en Australie. Il a dit qu’elle avait consenti au baiser, mais Hermoso a nié cela.

Les procureurs espagnols ont formellement accusé Rubiales la semaine dernière d’agression sexuelle présumée et d’acte de coercition lorsque, selon Hermoso, il avait fait pression sur elle pour qu’elle prenne sa défense immédiatement après l’éclatement du scandale.

Rubiales a annoncé dimanche qu’il démissionnait de son poste, dont il avait déjà été provisoirement suspendu par la FIFA.

De Jorge mène actuellement l’enquête préliminaire sur les accusations portées contre Rubiales et décidera ensuite si l’affaire doit être jugée.

Selon une loi sur le consentement sexuel adoptée en Espagne l’année dernière, Rubiales pourrait être condamné à une amende ou à une peine de prison d’un à quatre ans s’il était reconnu coupable d’agression sexuelle. La nouvelle loi élimine la différence entre « harcèlement sexuel » et « agression sexuelle », sanctionnant tout acte sexuel non consensuel.

Chronologie des événements de la controverse Rubiales

20 août – Rubiales embrasse l’attaquant Hermoso sur les lèvres lors de la cérémonie de remise des médailles de la finale de la Coupe du monde. Hermoso est ensuite entendue dans une publication sur les réseaux sociaux disant qu’elle « n’aimait pas » le baiser.

20 août – La RFEF publie une déclaration au nom d’Hermoso dans laquelle elle aurait déclaré « qu’il s’agissait d’un geste mutuel totalement spontané ».

21 août – Après que son comportement ait été qualifié d' »inacceptable » par le ministre espagnol de la Culture et des Sports, Miquel Iceta, Rubiales publie une déclaration vidéo dans laquelle il présente ses excuses.

22 août – Le Premier ministre espagnol par intérim, Pedro Sanchez, qualifie la conduite de Rubiales d' »inacceptable » et ses excuses « pas suffisantes ».

24 août – La FIFA ouvre une procédure contre Rubiales.

25 août – Rubiales, un rebelle, insiste à plusieurs reprises sur le fait qu’il ne démissionnera pas lors d’une conférence de presse extraordinaire.

25 août – L’équipe féminine espagnole vainqueur de la Coupe du monde a déclaré qu’elle ne jouerait aucun match pour le pays tant que Rubiales n’aurait pas été démis de ses fonctions.

25 août – Hermoso accuse la RFEF de l’avoir soumise « à une pression continue pour qu’elle présente une déclaration qui pourrait justifier l’acte de M. Luis Rubiales ».

26 août – La RFEF menace Hermoso de poursuites judiciaires à cause de ses propos. Rubiales est ensuite interdit « de toute activité liée au football aux niveaux national et international » pour une période initiale de 90 jours par la FIFA.

26 août – L’équipe d’entraîneurs féminins espagnols, à l’exception notable du manager Jorge Vilda, démissionne en masse. Vilda critique plus tard la conduite de Rubiales.

28 août – Des rapports en Espagne indiquent que la mère de Rubiales, Angeles Bejar, est en grève de la faim après s’être enfermée dans une église pour protester contre le traitement « inhumain » infligé à son fils par ses détracteurs.

5 septembre – RFEF présente ses excuses pour les « énormes dégâts » causés par les actions de Rubiales.

5 septembre – Vilda est limogé de son poste d’entraîneur-chef de l’Espagne, 16 jours après avoir mené l’équipe à la gloire de la Coupe du monde à Sydney.

6 septembre – Hermoso dépose officiellement une plainte contre Rubiales auprès du parquet national espagnol.

10 septembre – Rubiales annonce qu’il démissionne de son poste.

12 septembre – Rubiales a été sommé de témoigner devant un juge espagnol chargé d’enquêter sur son baiser avec Hermoso.